L’UCMF

L’Union des Compositeurs de Musiques de Film (UCMF) fut créée en 2002.

J’en fus le président de 2002 à 2005 et administrateur jusqu’en 2009. En 2005, le Conseil d’Administration décida à l’unanimité de me nommer Président d’honneur, ce qui me fit un immense plaisir.

L’une des expériences les plus exaltantes de ma vie professionnelle (mais aussi l’une des plus éprouvantes) consista à piloter l’UCMF. J’ai toujours eu une légère propension à m’intéresser au sort d’autrui et, dans ce cas précis, je fus bien servi !
Mais avant d’aller plus loin, voici un bref historique de notre association.
Un jour de 2001, le groupe 25 images qui réunit des réalisateurs défendant la qualité et l’originalité des films TV, s’intéresse à la musique de film et invite une trentaine de compositeurs à débattre de la situation et de l’avenir de cette profession. Il s’avère qu’un regroupement de compositeurs pourrait être très souhaitable pour défendre la place de la musique dans l’écriture cinématographique ; l’idée va très vite germer et, en mai 2002, au festival de Cannes, une poignée de compositeurs, sous l’impulsion de Cyril Morin, compositeur, décident de constituer une association et me demandent d’en assurer la présidence. J’accepte bien volontiers.

Rencontre avec ENNIO MORRICONE à ROME en janvier 2017, ici avec Vincent Perrot. Le maestro reçoit l’UCMF et se livre sans réserve.

Jacques Davidovici , Gréco Casadesus et Cyril Morin au festival d’Auxerre en 2003

Tout commence avec l’Assemblée Générale fondatrice qui se tient au Forum des Images le 16 septembre 2002 et qui rassemble une trentaine de signataires. Mais nous annonçons publiquement la naissance de l’UCMF au Festival d’Auxerre en octobre 2002.

Les objectifs, tels que décrits dans notre manifeste, sont : Exister, Inciter, Expliquer.
Ce regroupement non syndical a pour vocation de défendre et expliquer les attributs d’une profession indispensable à l’écriture cinématographique. L’UCMF va donc organiser de nombreuses rencontres professionnelles, forums, débats, projections, concerts, dîners, et participer aux manifestations les plus significatives du cinéma français et international en menant par ailleurs de nombreuses actions auprès des institutions (comme le CNC, la SACEM, la SACD, la DMDTS….).
En 2005, date à laquelle je quitte la présidence, l’UCMF est constituée de plus de 100 membres réunissant de nombreux compositeurs dont, parmi les plus connus, Vladimir COSMA, Gabriel YARED, Bruno COULAIS, Didier LOCKWOOD, Antoine DUHAMEL, Francis LAI, Jean-Claude PETIT, Claude BOLLING, Laurent PETITGIRARD….

Durant ces trois premières années, assumant de multiples responsabilités,  je mets en place avec une équipe de choc (à laquelle participent les compositeurs Dominique Verdan, Pierre-André Athané, Gilles Tynaire, Bernard Grimaldi ainsi que le très efficace Jacques Davidovici). Elle va faire naître une série d’actions significatives et ainsi éclairer notre profession d’un angle nouveau. Séverine Abhervé (coordinatrice), Stephen Melchiori (conseiller à la communication) et Katy Borie (déléguée générale) apportent une collaboration très complémentaire à nos travaux.

Par ailleurs, dès 2002, l’idée d’un développement international m’interpelle, consistant à rassembler en une fédération toutes les associations européennes de compositeurs à l’image. Nous y travaillons et en janvier 2006, lors du MIDEM, nous annonçons la création de FFACE (Federation of Films and Audiovisual Composers in Europe), qui intégra par la suite l’alliance ECSA.

Parmi les nombreuses actions et développements qui ont abouti avec succès, il faut citer la création du premier Pavillon International de la Musique de Film à Cannes en 2005, le système de soutien à la création musicale pour l’image au CNC et à la SACEM, et surtout le double prix UCMF – FRANCE MUSIQUE remis lors du Festival de Cannes et accompagné d’un concert prestigieux avec le concours de l’Orchestre de la région Paca.

Un dîner de l’UCMF, le 8 juin 2004 au Select, Bd du Montparnasse…

La montée des marches des compositeurs au festival de Cannes 2005…

Le compositeur est souvent un artiste isolé et si j’ai fondé l’UCMF, ce fut principalement pour réunir ceux qui souffraient de ne pas communiquer suffisamment ou bien de ne pas disposer d’informations sur l’organisation de notre profession. Mon souhait était de regrouper la plupart des créateurs pour l’image tout en développant un sentiment d’identité collective.

Aujourd’hui, la musique de film est un genre largement reconnu par les médias et par un public qui n’a cessé de s’élargir alors qu’il était encore confidentiel dans les années 2000. L’UCMF a contribué à cette évolution, modestement sans doute, mais significativement. J’en suis fier. 

Cependant, au fil des temps, l’union s’est vidée de sa substance. Certes, elle existe comme un jalon du métier de la musique à l’image, mais ses actions sont plus politiques que fédératrices et je ne suis pas convaincu qu’elles répondent aux questionnements de ses membres, les jeunes en particulier. L’esprit fédérateur qui a soufflé n’est plus et le tissu communautaire qui l’animait s’est délité. J’ai donc décidé de me détacher de l’UCMF.

2022 était l’occasion de célébrer les 20 ans de l’UCMF, en produisant une grande fête de la musique de film. Cela aurait été l’occasion de convier les décisionnaires contribuant à l’évolution de notre profession tout en rendant hommage à tous ceux qui ont animé, fait progresser et soutenu l’association. Egalement de saluer une dernière fois ceux qui nous ont quittés, comme Ennio Morricone et Gilles Tinayre (président de 2005 à 2008) et récemment décédés.

Il n’en fut rien.

Greco Casadesus, novembre 2022.

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