Io est un groupe de rock créé en 1970 et composé d’Alain Ranval (guitares), Jacques Pradel (basse), Vincent Lamy (chant), Yannick ? (batterie) et Greco Casadesus, orgues électriques.
A 19 ans, le besoin de rechercher et d’expérimenter la diversité musicale devient impérieux. Le monde de la musique “non-classique” m’attire comme un aimant et je rêve de faire de la scène et du studio. Les principes appliqués par la férule paternelle volent en éclat !
Une petite annonce publiée dans Rock & Folk (recherchons un organiste pour constituer un groupe de rock) me séduit et je me présente. Je rencontre un jeune guitariste et compositeur fort doué, Alain Ranval (dit Ramon Pipin) et j’intègre le groupe IO (nom donné à un satellite naturel de Jupiter) qui prend naissance ; nous sommes en 1970.
Très vite, on se fait connaître et reconnaître (nous gagnons entre autres le tremplin du Golf Drouot, haut lieu du rock) et on se produit dans des lieux mythiques comme le Gibus Club et les Festivals de Biot, Juan les Pins et d’autres encore. Dans le pur style rock, influencé par les Zeppelin, Cream et autres King Crimson, IO fut une expérience très formatrice qui m’a laissé un goût d’aventure inoubliable.
Pour m’exprimer au sein de ce groupe naissant, je fais l’achat d’un orgue Lowrey (plus tard remplacé par des Hammond) auquel j’associe une cabine Leslie. L’encombrement astreignant de ce matériel n’arrivant pas à éteindre mon enthousiasme pour m’exprimer, je trouve diverses solutions pour me déplacer en les transportant. La Renault 4 L de ma mère et la camionnette de mon voisin plombier furent les véhicules autant inadaptés que réquisitionnés d’office pour satisfaire à nos besoins de transport afin d’atteindre les lieux privilégiés de la scène rock !
Nous jouâmes avec Zappa au festival de Biot et les groupes avec lesquels nous partageâmes nos expériences musicales furent nombreux ; je me rappelle aujourd’hui de Martin Circus et Magma. C’était une époque intense, à tous les niveaux, pendant laquelle sont nées ou ont été confortées les assises musicales de la fin du vingtième siècle (je parle, bien évidemment du rock, de la pop, du jazz et de la chanson…)
En 1973, je fus engagé comme directeur artistique chez EMI et je quittai le groupe : celui-ci se remodela et pris le nom de “Au Bonheur des Dames” en rencontrant un succès mérité : “Oh! les filles !”…